20 octobre 2010

Lyon et le tourbillon de la violence


Ce qui se passe à Lyon en ce moment serait tout simplement surréaliste si ces images de guérilla urbaine ne nous ramenaient pas au triste épisode, déjà connu, des émeutes de 2005. Le désolant constat que l’on peut faire c’est que malheureusement rien n’a changé et la politique du karcher a bel et bien échoué. Il ne suffit d’un rien pour que la France s’embrase. Un fait divers, une opération policière, même une réforme.

Ce contexte explosif est en train de précipiter la France toute entière dans un tourbillon de colère, de frustration et de paranoïa.

Les conservateurs sont remontés comme jamais contre cette France gauchiste et anarchiste qui bloque le pays, empêche les gens de travailler et casse. Il est bien sûr injuste de dire que ce sont les syndicats et les partis de gauche qui sont responsables des actes de violence, tant les origines de ces mouvances sont difficiles à identifier. Il s’agit bien souvent de délinquants extérieurs aux manifestations et étrangers à leurs revendications qui profitent du moindre mécontentement social pour faire de la casse. Tristement, ces violences isolées, bien que parfois spectaculaires, encouragent la France de droite à se droitiser, pour ne pas dire à se lepéniser, sous le coup de l’émotion et de la colère.

De son côté, la population de gauche crie au complot. Elle a bien compris que ces incidents en marge des manifestations étaient en train de brouiller son  message et elle craint que l’opinion se retourne. Une certaine paranoïa se met alors en place avec la conviction chez certains que ces violences sont causées par la police elle-même, encagoulée, qui aurait intérêt à laisser le mouvement dégénérer pour des raisons politiques évidentes. Je pense qu’avec un peu de bon sens, il est plus sage d’écarter cette idée. S’il est possible que certains CRS, par conviction personnelle et stratégie politique, acceptent de laisser s’envenimer un conflit -cela peut sans doute arriver- n’accusons pas pour autant nos forces de l’ordre d’être les fauteurs de trouble déguisés. Toujours est-il que la France de gauche est exaspérée par ce gouvernement qui ne l’entend pas et c’est cet éternel sentiment de lutte des classes, sentiment bien français, qui anime les manifestants dans un jusqu’au-boutisme dont les limites sont difficiles à cerner.

Voilà où en est notre pays, coincé entre une gauche révolutionnaire qui s’anarchise et une droite dure qui risque de se lepéniser. Les Français feraient bien de se retrouver au milieu… mais l’ombre de 1789 ne cesse de nous hanter.

2 commentaires:

  1. allez je suis sympa, je laisse un commentaire sur le blog plutôt que sur facebook, parce que ça fait plus sympatoche! tu crois pas plutôt que c'est une instrumentalisation de la presse, des médias tout ça tout ça... j'ai du mal à me rendre compte n'étant pas directement sur place, mais au vue du traitement qu'en font les médias italiens, ça me donne cette impression là. En somme, on se fixe sur des incidents plus ou moins mineurs pour ne pas se concentrer sur l'essentiel... l'arbre qui cache la forêt...

    Cla

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  2. Clarisse, tu sais combien je suis modéré. Crois-moi, ce ne sont pas des incidents mineurs. C'est devenu plutôt majeur même.

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